L'Hiver arrive à trotinette ( pv Charity )

Les jours défilaient, frivoles, sans se soucier du temps qui s'écoulaient
avec eux . Chaque fois, ils s'annonçaient par un soleil insouciant,
oubliant de temps à autres d'envoyer ses rayons. Les feuilles ayant
protégées les arbres toute l'année se font la malle, elles abandonnent
à leur tour les vieux végétaux comme l'ont fait les volatiles avant
elles. Le vent se prend des vacances, il laisse les gens avancer à
contre sens, mais secrétement, prépare un souffle nouveau. Les battants des maisons s'agitent, se contactent
et s'éloignent, traînent un son bien singulier, qui lui répand
l'angoisse sans la moindre gêne. Quelques personnes encore téméraires
s'aventurent à travers les ruelles, sûres et certaines de revoir leur
famille dans quelques minutes, poussant la porte de chez eux pour à
nouveau laisser vide la ville.

Deux ou trois bancs formés un triangle à quelques mètres
d'une grande statue, et l'un d'eux étaient occupés par quelqu'un. Il
était difficile de distinguer son visage, mais malgré tout, on pouvait
affirmer que c'était un garçon. Une dizaine de mèches rousses s'échappaient , c'était un Weasley. La mine renfrognée, les joues mordues par le froid, il regardait péniblement la scène qui s'offrait à lui. C'était certain, cela le faisait moins jubiler que d'observer Rusard
ouvrir un paquet piégé, mais au fond, le bal des feuilles mortes était
toujours beau à voir. Et des ombres dansaient contre le sol, elles se
croisaient, s'entre
coupaient, se liaient et s'étreignaient sans pour autant ne former
qu'une seule figure. Amusé, l'horizon devait prendre un malin plaisir à
disparaître, à revenir lentement, et puis à sombrer dans l'obscurité.
George Weasley
se croyait seul ... Mais il se trompait. Des centaines de petites
fourmis marchaient en file indienne, le dos surmonté de miette d'un
quelconque mélange, ayant hâte de rejoindre la colonie qui pourtant
n'était qu'à quelques pas.

Mis à part les fourmis, une présence sorcière se faisait peu à peu deviner, sans pour autant attirer l'attention du rouquin. Il n'avait pas une ouïe surdévellopée ,
et les seuls sons que laissait transparaître le lointain personnage
n'étaient autres que les frottements des pans de sa robe ... Il y avait
plus bruyant, pas vrai ? Mais enfin ... Le jeune Weasley se leva sur une jambe, reposa la deuxiéme
sur le sol tant qu'à faire et avança d'un pas lourd en direction de ...
Quelque part. Je pense qu'il ignorait que les rues n'étaient pas vides.
Sa démarche s'accélérer,
il était pressé. Errer dans les rues, ça fatigue. L'envie de rentrer
chez lui le dévorer, tandis qu'il renversa quelqu'un ou quelque chose.
Cela devait forcément arriver, à force de s'entêter à marcher tête
basse. George releva tout de même les yeux et tendit une main
tremblante à cause du froid, espérant que ce soit autre que Voldemort qui la prenne.

- Hum.. Désolé, je suis ailleurs.

Il fallait au moins qu'il s'excuse, ne serait-ce que pour obéir à Mrs Weasley, même à distance.

Un silence pénible rêgne dans Godric’s Hollow. Les rues autrefois chaleureuses et affables laissent maintenant place à une peinture macabre. Les feuilles dépourvues de couleurs tourbillonent dans une bourrasque de vent glacé. Bientôt, les flocons de neige effaceront le souvenir d’un automne sinistre. La peur s’infiltre peu à peu dans le coeur des gens. Même le soleil semble perdre de son éclat. Un choix sera inévitable dans cette guerre. Mais...Quel chemin devrait-elle choisir? Qu’est-ce qui différencie le bien du mal?

"Charity!!!Reviens immédiatement!!! "

Au loin, un homme plutôt élégant s’égosilla à en perdre voix. La colère s’envenima sur son visage pâlot et la fureur tapis dans ses yeux auraient suffit pour stupéfixier quelqu’un! Prise d’un écoeurement soudain, Charity s’enfuit avec audace de cette maison abandonnée. Le claquement de ses bottes résonnaient en écho dans la ruelle, mais seul le battement accéléré de son coeur parvenait à ses oreilles. Que pouvait-elle faire d’autre? S’arrêtant un moment pour observer les horizons, la jeune demoiselle reprit son souffle, contente que son père ne l’ait pas suivit. Une rage intérieure menaçait d’exploser. Cette rencontre de futurs mangemort était complètement ridicule! Charity agrippa sa cape au niveau du coeur, expirant et inspirant fortement. La colère submergea toutes ses pensées. N’avait-elle aucun droit sur sa vie?

Inspirant une dernière fois, se remémorant le visage de sa grand-mère, Charity réussit à se calmer. Une chance car, dans un état comme celui-ci, sa raison et son bon sens disparait entièrement. Rabattant délicatement le capuchon de sa cape noire, Charity reprit sa course. Mieux valait ne pas traîner ici! Son père était capable de tout, même contre elle. Ne voyant presque rien, cachant son visage le mieux possible, Charity se sentit bousculée! L’élan de sa course l’immobilisea au sol. Le choc ne l’avait pas percuté de plein fouet, toutefois, il avait été assez fort pour qu’elle tombe. Cachant toujours son visage, ne sachant pas à qui elle avait affaire, une main se tendit vers elle.

-Hum..Désolé, je suis ailleurs.

Soulagé que ce ne soit ni Voldemort, ni son père, Charity accepta la main qu’on lui offrait. Sur le coup, son capuchon tomba, dévoilant ainsi sa chevelure blonde et ses yeux bleu-gris. Ne le remarquant point, Charity se contenta de sourire aimablement.

"Ne vous excusez pas. En réalité c’est de ma faute. Je courais sans voir où j’allais... "

La demoiselle parrut nerveuse et guetta les environs subtilement. Son sourire était à la fois sincère et bizarre. Comme si, cette expression humaine était difficile à créer.

Quelque peu sonné par la collision, Georges entendit d'une oreille lointaine la jeune fille s'excuser à son tour. Ses yeux à nouveau en mesure de regarder où il le leur commander, il aperçut une silhouette relevée, à peine plus petite que lui, enroulée dans une cape sombre, le visage caché par un capuchon. Soudain, celui ci décida son tour passé et retomba las, sur les épaules de la sorciére. Il laissa le jeune anglais découvrir un visage aux traits fins, encadrés par de longs cheveux blonds dont les éclats répandaient une clarté étonnante pour la saison. Ses yeux clairs observaient furtivement les alentours, comme si elle s'attendait à voir d'un moment à l'autre surgir son pire ennemi.

Une question tarauda quelques dixièmes de secondes l'esprit farfelu du garçon : pourquoi donc revêtir une cape si ample, si fine, avec une telle temperature ? C'était un vêtement bien léger, qui de toute évidence lui servait d'échapattoir, de cachette. Il avait entendu des cris s'échapper de l'une des ruelles sinueuses de Godric's Hollow, mais il avait plutôt penser à des chanteurs d'opéra du dimanche, ou à un gardien de volailles rappelant son volatile à travers tout le village. Peut être avait-t-elle un rapport avec ces éclats de voix. Soit - bien qu'il fut loin d'être en droit de lui poser une question là dessus - l'interrogation persistait.

Voir quelqu'un d'autre que lui se confondre en excuse était un tableau nouveau pour lui, et loin de le contenter, il se depêcha de remettre la situation dans le bon sens - il n'aimait pas la nouveauté - :

- Très bien. Alors mettons nous d'accord, nous sommes tous deux fautifs.

Il se tut et observa à son tour le village. C'était vraisemblablement morbide. D'habitude, quand un endroit était envahit par le brouillard, il y avait toujours l'horizon pour consoler le malheureux passant, avec son soleil reluisant et son ciel d'une couleur certes fonçée, mais tout de même apaisante. Il était fatigué mais n'avait pas perdu sa curiosité. Il fit deux pas dans la direction d'où était venu la jeune fille, comme si il espérait que quelqu'un arriverait à nouveau de là, et finit par demander :

- Pourrais-je vous demander quelque chose ?

Le sorcier n'attendit pas la réponse de l'étudiante et poursuivit:

- Je me demande depuis tout à l'heure ... Pourquoi couriez vous au beau milieu de Godric's Hollow ? Vous étiez si pressée de rentrer chez vous ?

Il semblait improbable qu'une jeune fille vive ici. C'était un village connu, évidemment, mais géographiquement reclu et placé à bonne distance du ministère ou encore du chemin de Traverse. Elle avait l'air d'encore étudier à Poudlard, alors peut-être venait-t-elle rendre visite à de proches parents. Mais pourquoi s'enfuire de chez des gens que l'on connait ? Voilà ce qui l'intriguait. Il attendit une réponse, un signe, quelque chose qui pourrait l'aider à calmer son envie de savoir.

Une bourrasque glaciale anima la petite ruelle de Godric’s Hollow. Le silence qui entourait cette plaine poudrée de blanc, suffisait largement à apeurer quiconque osait s’y promener. Les chaumières éteintes, le petit village oubliait son hospitalité d’autrefois. La demoiselle, bien que peu vêtue, ne paru nullement importuné par cette brise hivernale. Un peu comme si tout son être était habitué à ce froid. Ses pupilles nerveuses guettaient le moindre mouvement, le moindre bruit et la plus petite parcelle d’ombre. Quelque chose n’allait pas…Les paroles du rouquin parvenaient à peine aux oreilles de la belle blonde. Son esprit confrontait au même moment la hargne et la colère. Non, l’irritation grimpait en elle comme la lave d’un volcan en irruption! Ses paupières, épuisées, se fermèrent soudain. Elle se concentra sur cette boule nouée dans son estomac. Charity devait à tout prix se calmer et reprendre le contrôle de son âme brisée. Peu importe que cet individu la trouve bizarre ou non! Lentement le diamètre de sa mauvaise nature s’apaisa. Quelle chance…Un peu plus et elle aurait réduit une maison à l’état de poussière d’un simple coup de baguette! Ou pire…son sortilège aurait put être destiné au rouquin. D’ailleurs, son attention revint à lui. Ça réflexion sur leur bousculade réussit à faire sourire la jeune fille et l’espace d’une seconde, son père disparu de ses pensées.

- Très bien. Alors mettons nous d'accord, nous sommes tous deux fautifs.

" Oui, je suis d’accord."

- Pourrais-je vous demander quelque chose ? Je me demande depuis tout à l'heure ... Pourquoi couriez vous au beau milieu de Godric's Hollow ? Vous étiez si pressée de rentrer chez vous ?

"…Oh …C’est que…"

Embêtée qu’il pose la question, son visage se terni peu à peu. L’éclat de ses yeux gris s’égara dans la tristesse et l’amertume. Ils s’éteignirent alors pour de bon…Puis, ils s’écarquillèrent de panique! Étrangement, la jeune Londrigus parvenait à ressentir son animosité à des kilomètres! Cette aura déchaînée ne pouvait appartenir qu’à son père. Apparemment, il avait décidé de la suivre malgré leur réunion! Dire qu’elle croyait l’avoir semé!!! Son regard épiait les alentours avec prudence. Tout à coup, le long de son échine fut parcouru d’une sensation désagréable presque écœurante. Sa baguette pointée sur le roux, elle prononça la formule :

" Silencio!"

Le pauvre fut réduit au silence. À ce moment précis, Charity agrippa les mains du jeune homme avec ferveur et ses yeux se montrèrent implorants. Sans perdre un instant, l’amenant de force, Charity le cacha derrière une statue assez imposante. À nouveau, sa baguette s’éleva d’un geste gracile.

"Protego! "

Le sortilège du bouclier parfaitement exécuté, il serait en sécurité. Prête à retourner à leur position précédente, elle tira sur son bras et l’accroupie de force. Soudain, ses mains se posèrent sur les épaules carrées de l’homme. Son visage délicat était à moins de six centimètre du sien. Pourquoi le protégeait-elle ainsi? Elle l’ignora sur le moment. Mais, elle devait le faire!

" Je vous en conjure! Ne bougez pas! Quoiqu’il arrive!!! Ne vous montrez pas!!! Si vous tenez à votre famille et vos amis…C’est une affaire de famille…Pitié…Reste caché!"

Sur ce, la baguette brandit, elle avança courageusement vers le milieu de la ruelle. Quelqu’un transplana juste après. L’homme se redressa dans toute sa noblesse. Les cheveux noir, court, propre et bien placé, il portait une cape de haute couture sertie d’un rubis. Sa barbe était fraîchement rasée et ses pupilles transparentes ressemblaient à celles de Charity. Il devait avoir une quarantaine d’années à en juger par les rides étirées sur son front. Crispé par une fureur effroyable, l’homme semblait peu enclin à une conversation raisonnable. La belle s’avança…

" Père… "

"ENDOLORIS!!! "

Un cri strident s’échappa des lèvres rosées de Charity. Son corps tomba mollement sur le sol et le sortilège s’abattu à nouveau sur elle. Dans un nouveau cri, elle laissa tomber sa baguette dans la neige. Léonardo Londrigus s’approcha de sa fille unique.

"COMMENT AS-TU OSÉE ME DÉSOBÉIR!!! SAIS-TU TOUTES LES DÉMARCHES QUE J’AI ENTREPRIT POUR T’INTÉGRER CONVENABLEMENT!!! ENDOLORIS!!!!!!!!! "

L’homme s’accroupi près de sa fille et d’une main, il agrippa férocement son visage. Ses cheveux dorés comme le soleil glissa sur sa peau frêle et meurtri par ce sort impardonnable. Le teint livide par ses trois endoloris, elle leva faiblement les yeux vers son père.

" Ne me déçois plus jamais de la sorte! Où je me mettrai véritablement en colère…Retourne vite à Poudlard avant que quelqu’un ne s’aperçoive de ton absence. "

D’un coup sec, il laissa Charity retomber dans la neige et il transplana de nouveau. Le silence revint et la demoiselle se redressa du mieux qu’elle pu. Glissant ses doigts dans la neige, elle prit sa baguette et annula les sortilèges lancés sur l’inconnu.

Tout s'était passé très rapidement. D'un coup, la sorcière avait rédui Georges au silence ( ce qui était très frustrant pour lui qui avait toujours quelque chose à dire ) et l'avait caché derrière une statue dont il n'eut pas le temps de voir le socle. L'espace d'un instant, l'idée qu'il faisait face à une nièce éloignée de Maugrey Fol Oeil lui traversa l'esprit. Mais il compris vite qu'elle ne délirait pas. Il y avait bel et bien une menace, réelle. Il ne le sut pas de suite, évidemment. Les mots de la jeune fille l'avait assez étonné " Je vous en conjure ! Ne bougez pas ! Quoiqu’il arrive!!! Ne vous montrez pas !!! Si vous tenez à votre famille et vos amis…C’est une affaire de famille…Pitié…Reste caché ! ". Pourquoi donc ? S'il n'avait pas été bloqué par le charme du Bouclier ( d'ailleurs habilement exécuté ) il aurait cherché à comprendre, à voir surtout.

Alors qu'il se demandait ce qu'il se passait, un homme dont l'allure lui rappelait vaguement Lucius Malefoy ( peut être la cape ? ) surgit au beau milieu de la ruelle, se dressant de toute sa hauteur, scrutant furtivement l'horizon. D'après ce que compris le jeune homme, il s'agissait de son père, qui paraissait d'ailleurs peu serein. Le regard qu'il portait sur sa fille n'avait rien de l'habituelle bienveillance paternelle, mais semblait plutôt vouloir tuer l'étudiante à coups d'iris. A peine eut-elle fait un pas pour le considérer qu'il sortit sa baguette de l'intérieur de sa cape et la pointa si rapidement sur sa fille qu'un battement de paupière aurait suffit à ne rien voir de son geste. Ils ne devaient pas être en bon terme, à moins qu'il soit dans l'usage des anciennes familles de sorciers de se saluer via un Endoloris.

Les jambes flageolantes, le corps de l'inconnue finit par basculer au sol, silencieusement, le choc atténué par la neige. La baguette tendue sur l'un des côtés de la statue, il tentait vainement de lancer un sortilège à l'assaillant, sans qu'un son sorte de sa bouche. Malheureusement, il n'avait jamais cherché à apprendre l'usage des incantations informulées. De toute façon, il était fort probable que le sort ce serait retourné contre lui, à cause de cet inutile charme. Quand ce sort allait-il s'annuler ? Et cet homme véritablement furieux qui revenait à la charge. Et un Endoloris ... A quelques mètres de la place de Godric's Hollow, trois sortilèges venaient d'être jetés et le jumeau de Fred avait comme l'impression que le responsable ne serait jamais puni. Comme si elle ne souffrait pas assez, il s'approcha de la sorcière et lui tourna la tête, de façon à ce qu'il soit dans son champ de vision. Elle venait effectivement de Poudlard, à en juger par les paroles de l'individu. Elle s'était enfuie ... Il jugea avoir perdu assez de temps et transplana, laissant le village abandonné aux rafales tumultueuses.

La blonde était toujours par terre, lui toujours immobilisé, quand elle parvint enfin à saisir sa baguette pour le libérer. Il courut jusqu'à elle, qui semblait dans un état second. Que n'aurait-il pas donner pour avoir Mme Pomfresh pour l'aider, à cet instant. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire. Frapper aux portes, demander du secours ? Les habitants devaient être sourd, s'ils n'avaient pas entendu la voix du père de la Poufsouffle résonner dans le silence glacial, ils n'entendraient pas trois coups frappés sur leur porte. Il valait sans doute mieux vérifier si le malade était vraiment parti.

- Hominum Revelio !

Rien. Tant mieux. Fixant le visage de la sorcière, il y aperçut une fine entaille, au centre de la joue droite. La plaie était ensanglantée.

- Episkey, murmura le jeune Weasley.

La blessure était toujours là, luisante, mais n'était plus maculée de sang. En sixième année, il avait entendu l'infirmière de Poudlard prononcer une formule dont il ne se rappelait plus grand-chose. Il chercha, se creusa la tête, puis finit par s'en souvenir. Même s'il ne s'en rappelait plus les effets, ce sortilège ne pouvait être que bénéfique, ou inutile, au pire. Il tenta.

- Ferula, dit-il, hésitant.

Il avait fermé les yeux, de peur de voir un désastre arriver sous ses yeux et réalisé par ses mains. Les traits affaissés, tremblants cependant encore sous l'effet du froid ambiant.

- Accio euh ...

Il ne savait pas quoi attirer ! Décidé et plus sûr de lui, il essaya à nouveau :

- Accio brindilles !

Une dizaine de brindille entassées dans le fond d'un tonneau s'élevèrent et vinrent se poser à côté de Georges. Heureusement qu'il avait une baguette ! L'utilisant pour pointer les bouts de bois, il leur mit le feu.

- Lacornum Inflamare !

D'un coup, l'atmosphère sembla plus légère, plus agréable. Le froid avait disparu, laissant place à une tiédeur plus que bienvenue. Les bancs n'étaient qu'à quelques mètres, mais il se doutait bien qu'après cette avalanche de sortilèges peu benins, elle aurait du mal à parvenir seule là-bas. Il ne connaissait qu'un sortilège de lévitation corporel et il était on ne peut plus brusque.

Pour une fois, il n'aurait pas besoin de sa baguette. Soulevant la jeune fille de terre aussi doucement qu'il le pouvait, il fit un effort de concentration : son équilibre était mis à l'épreuve et il n'était pas d'une agilité émérite. Parvenant en quelques enjambées à destination il la déposa, espérant que les maléfices lancés par son père ne lui ait pas laissé de séquelles. Lui qui avait espéré une soirée tranquille, il ne se trouvait pas dans la bonne voie !

Son corps tremblait telle une feuille secouée par l’automne. Suite à ce bombardement d’Endoloris, on ne pouvait espérer une autre réaction. Qu’elle soit toujours consciente demeurait de l’exploit. Ce n’était pas la première fois qu’on lui faisait subir un tel traitement. Du coup, chaque parcelle de son corps connaissait cette douleur aigue et déchirante. La main crispée sur sa baguette, un voile sombre se dessina sous ses yeux gris et vides. Bien qu’elle possède un mental robuste, il y avait toujours une période de transe qui suivait ces punitions. Car oui, ce sortilège impardonnable signifiait une correction raisonnable pour Léonardo Londrigus. Drôle de façon d’éduquer son enfant. Un soupçon d’amour aiderait non? Bref, essayer de changer son père n’arrangerait rien. Finéor Londrigus avait élevé ses deux fils et sa fille dans cet état d’esprit. Aveuglé par le pouvoir et le rang social, Londrigus Senior avait créé trois petits monstres d’arrogances. Heureusement que Natanielle, sa grand-mère paternelle, existait. Cette vieille femme rigide aux allures glaciales. Une actrice comme il ne s’en fait plus! Son double jeu n’avait jamais été découvert. Pourtant, elle avait démontrée sa véritable nature à sa petite-fille chérie. Au fond, c’était une personne douce, aimante et bienveillante. Charity avait conclue qu’au moins une personne dans toute sa famille était saine d’esprit. L’espoir perdurait donc dans son cœur facilement tourmenté.

Légèrement ailleurs, les bras qu’entoura le rouquin autour de sa taille l’éveillèrent brusquement. Que faisait-il? La lueur que dégageait le feu attira son attention. Un feu? Depuis quand était-il allumé? Les formules magiques qu’avait prononcées le rouquin ne sont jamais parvenues à ses oreilles. Pourquoi l’aidait-il? Par pitié? S’il y avait une chose que Charity détestait, c’était bien cela. La pitié d’autrui. Où alors, il se sentait peut-être coupable de la laisser moisir au milieu du village. Ça, ce n’était pas mieux. Peu importe! Pour le moment, elle n’avait pas la force de se plaindre ou de l’envoyer au diable. La fatigue gagnait du terrain. Sa tête vint soudainement se poser dans le creux de son épaule, alors qu’il la transportait. Son souffle saccadé caressait le cou du jeune homme et le parfum de ce dernier l’enivra. Il dégageait une aura très agréable, infiniment chaleureuse. Même si depuis leur rencontre, il paraissait accablé de quelque chose. Charity avait la vaine impression que c’était quelqu’un de bien. Sincèrement, au fond d’elle, ça l’agaçait.

Une fois sur l’un des bancs, Charity n’osa regarder son interlocuteur. Que dire après une telle scène? Pour elle, c’était un quotidien…

" Je vais bien. Pas la peine de faire tout ça. "

Peu convaincante, ses lèvres tremblaient. Sa baguette retrouva sa place initiale. C'est-à-dire, sous sa cape, dans une petite pochette pour baguette. Très pratique! Puis, elle observa un moment le feu et toucha délicatement la coupure sur sa joue. Elle s’entendait plus ou moins à ce qu’elle dégouline de sang, mais non…Il avait arrêté l’hémorragie? Elle eut alors un rire presque ironique.

" Mon père n’est jamais maître de ces émotions. Même si ça m’enrage de l’avouer, on peut dire que sur ce point je lui ressemble beaucoup. Enfin, j’ai l’habitude alors, ce n’est pas la peine de me prendre en pitié. Je n’aime pas que l’ont s’occupe de moi. Et puis, je suis une grande fille. Je peux me débrouiller toute seule."

Son ton, bien que calme, paraissait quelque peu sec. C’était dans sa nature bornée, de se cacher du reste du monde. De faire la fière, l’arrogante et la wonderwoman. Elle ne devait pas être faible. Elle devait tenir le coup. Sans cela, toute sa volonté serait perdue à jamais. Le désir d’être Charity et simplement Charity s’évanouirait. Le mal est si captivant, si facile à obtenir. Le problème, c’est que la Pousouffle ne comprenait pas que la véritable faiblesse, c’était de ne pas assumer ses véritables sentiments. Puis, elle tourna furtivement sa tête dorée vers lui et examina bien son visage et ses cheveux.

" Oh fait! Tu es un Weasley non? Plus je te regarde, et plus j’ai l’impression de t’avoir déjà vu…La boutique des deux jumeaux Weasley. Farces pour Sorciers Facétieux? J’y suis allée une fois. "

Rien de plus normal. Pour une personne qui vit dans l’ombre depuis toujours, les endroits et les gens lumineux sont toujours attirants. Mais ça, elle ne l’avouerait pas. D’un bond incertain, elle essaya de retrouver son équilibre. Ses mains tapotèrent sa cape enneigée et d’un sourire maladroit et un peu blanc elle dit :

"Bon, désolée pour tout ceci. Je ne t’embêterai pas d’avantages. En plus, si je me fais grillée à Poudlard, tu sais ce qui m’attendra. Un renvoi immédiat et une nouvelle punition de mon cher papa...Je dois vite y retourner. "

Elle marcha tranquillement vers le milieu de la ruelle. Son pas semblait…confus. Mais, c’était une vraie tête de mule! Soudain, elle s’arrêta brusquement. Sans se retourner elle dit faiblement :

" …Merci… "

Ce simple mot venait du fond du coeur. Personne avant de l'avait jamais aidée pour quoique ce soit. Et bizarement, une petite lueur, telle une bougie s'éclaira en elle.

Le crépitement des brindilles se consumant sous le feu magique ronflait allégrement à l'oreille du jeune Weasley, le vent s'épuisant à souffler sur les flammes pour les voir s'éteindre. Malheureusement, n'étant point nées de l'élèment qu'était le feu, elles ne pouvaient périr par l'autre élèment primaire qu'était l'air. Narguant les efforts du pauvre souffleur, le brasier dansait encore et inlassablement, commençant malgré tout à perdre de son ardeur. Dans quelques heures, il serait réduit en cendres, qui elles se disperçeraient, pour au final empêcher quiconque de penser qu'un jour, à un moment, un feu s'était tenu là. La jeune fille, quant à elle, ne mit pas longtemps à se remettre. Du moins, elle avait reprit assez de consistance pour laisser entendre qu'elle était en pleine forme. George se permit d'en douter. Lui qui était un menteur qualifié, il voyait bien que la demoiselle n'était pas aussi bien qu'elle le disait. On aurait dit qu'elle tentait de se persuader elle même du contraire. Avec un esprit aussi buté, elle finirait mal ! Emanait d'elle un profond agacement. Il ne s'en voulut pas le moins du monde : même si elle aurait préféré rester dans la neige, au moins, il n'aurait pas de remord en voyant la Gazette annoncer la mort de la sorcière. C'était égoïste ... Mais en ces temps troublés, peut être était-ce le meilleur comportement à adopter. Elle commença à parler. L'oreille tendue, il écouta. Il ne savait pas ce qui l'interpellait le plus : le ton de normalité avec lequel la Poufsouffle parlait des excés de rage de son père, ou la simple profondeur de l'entaille causée par les maléfices de ce dernier.

Elle aurait bien eut sa place à Serpentard. Elle n'aimait pas qu'on la prenne en pitié ... Mais il n'y avait là aucune forme de pitié ! Solidarité sorcière ? Peur des regrets ? Oui, un petit mélange de tout ça. Commençant à se demander si il n'aurait pas mieux fait de la laisser là où elle était, il se hissa sur la pointe des pieds et agita la tête, comme si il cherchait quelqu'un ou quelque chose. En réalité, il voulait juste regarder si maintenant, un villageois était debout. Il pensait demander à ce fameux personnage - si bien sûr il y en avait eut un - un vieil objet inutile, pour en faire un portoloin. Il pensait en effet que le retour jusqu'à Pré au Lard ne serrait pas évident, surtout dans un tel état. Il allait répliquer, mais se tut, voyant la jeune fille ajouter quelques mots.

- Exact. Enfin, c'est de l'histoire ancienne. Comme tu dois le savoir, c'est une nouvelle personne qui tient la boutique.

Le garçon à la chevelure de feu n'aimait guère se remémorer l'époque du magasin. Avec Fred ... En ce temps là, il se sentait plus fort, quasi invincible. Et du jour au lendemain, privé de sa moitié, il était redevenu.... Normal. Pour lui qui était une véritable pile électrique, c'était difficile. Comment dépenser son énergie dans des plans puérils sans complice ? Comment s'occuper en faisant quelque chose d'utile sans magasin ? Les paroles de la sorcière à propos de la boutique tombérent dans l'oreille de George comme une dizaine de couteau aspergés de Whisky Pur Feu auraient atterris sur le coeur de ce dernier. Un sentiment amer s'empara à nouveau de ses pensées, lui rappelant les derniéres semaines de torture qu'il avait vécu. Il aurait bien aimé recevoir un Avada Kedavra, ces derniers jours ... Mais le moment était mal choisi pour laisser la tristesse le dominer à nouveau. A l'instar de Percy, qui était beaucoup moins émotif que lui, il pivota sur ses talons et refit face à la jeune fille.

Elle s'excusa auprés du sorcier pour les désagréments qu'elle avait occasionné et parla d'un retour à Poudlard, sous peine d'une nouvelle séance d'Endoloris.

- Vous n'étiez donc pas autorisée à quitter Poudlard ? Vous n'auriez pas dû ... Je pense que le château est un endroit plus sûr que Godric's Hollow ... Sans compter que vôtre père ne pourrez pas y entrer ...

Pour une fois, il raisonna assez rapidement : comment comptait-elle regagner Poudlard ? Elle semblait bien trop faible. Et pourtant elle se hissa sans mal sur ses jambes, et avança en direction d'une ruelle au bout de laquelle on pouvait distinguer une église gigantesque. Il put remarqué qu'elle manquait de chanceler de côté à chaque pas qu'elle faisait. Il l'entendit murmurer un " merci " d'une voix étonemment forte, disons plutôt qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi audible, de loin. Le sorcier fit quelques pas en sa direction et parla à son tour...

- Comment compte tu rejoindre Poudlard ? Les mesures de sécurité sont renforcées ... Qu'est-ce qui leur dira que tu n'es pas un mangemort sous polynectar ? Et, de toute maniére, comment espére tu arriver à Pré au Lard ? commença le garçon.

C'était vrai. Il ne voyait aucune maniére plausible d'entrer dans le château.

- Tu pourrais leur envoyer un hibou ... Encore faudrait-il que tu en trouve un ... Et ne compte pas marcher, c'est sacrément loin. Tu peux transplaner, évidemment ... Tu as ton permis ? Il y a toujours le portoloin, mais ... , poursuivit le rouquin.

Il espérait sincérement qu'elle puisse rentrer rapidement auprés des autres. Là-bas, ni son père, ni une autre brute de la sorte ne pourrait l'atteindre. Cette jeune fille lui rappelait un feu le sorcier au coeur velu, des contes de Beedle. Sauf qu'elle cherchait plus à se protéger de ses émotions, de la douleur ... La vie devait être moins agréable avec un masque. Il consulta sa montre bosselée : c'est fou comme le temps était passé vite ! Le temps... Sacré phénoméne, celui là ! Il pouvait se vanter d'être le nombril du monde ... Qui l'ignorait ? Sans lui, le monde ne tournait plus rond. Sans heure, sans année, sans jour, tout ne serait qu'action sans fin. Et il se jouait bien des sorciers et des moldus, ce temps. Si il choisit d'accéléré, une trentaine de gatêau peuvent brûler ... Si il va trop lentement, son amie la routine débarque. Bien qu'il sut toujours qualifier le passage du temps, cette fois si, George resta sans voix à son propos.

"Désolée, je ne savais pas…C’est dommage, vous formiez un beau duo. Le seul endroit qui demeurait agréable à pré-au-lard était votre boutique... "

C’est vrai. La monotonie gagnait les maisons, les commerces et le cœur des gens. Plus rien ne brillait. La chaleur bienfaisante s’évaporait trop vite. Les bonnes nouvelles n’étaient plus assez puissantes pour alléger la tempête. Natanielle confia à sa petite fille, que tout recommençait. Que l’époque noire de jadis se matérialisait à nouveau. Que faire pour contrer ce vil serpent? Déjà faudrait-il que Charity se débarrasse de l’emprise de son père. Assumez son choix n’avait rien de facile. Son âme se divisait en deux trop facilement. Pourtant, sa grand-mère lui avait assurée qu’elle avait plus à offrir qu’une fidélité mal placée. Se ranger au côté de Voldemort subsistait de la lâcheté. Étonnant que les adultes soient moins courageux que les élèves de Poudlard. En cinquième, il y a deux ans, Potter et Compagnie eurent même l’idée de construire une armée. Oubliant règles et raisons. Un acte de bravoure. Un exemple à suivre. Heureusement que cette Ombrage n’arpentait plus les couloirs de cette école. Sinon, la baguette de la blonde ne résisterait pas à lui jeter un petit sort! Cette vieille gargouille déplaisante ne méritait l’attention de personne. Une traîtresse, voilà ce qu’elle était.

Debout au milieu de la ruelle, la Londrigus observait le rouquin avec obstination. Sa récente inquiétude sur son retour à Poudlard l’avait désarçonnée. De plus, son tutoiement envers la Poufsouffle eut l’effet du bombabouse de joie. Personne ne se montrait familier avec elle. Ni son père, ni sa mère, ni ses tantes et ses oncles. Tous vouvoyaient la fille de Léonardo ou lui attitrait un nom plus conventionnel. Apparemment, cela faisait plus noble. La familiarité et les sentiments hors d’atteintes, Léonardo ne risquaient pas de la voir se transformer en personne sensible. Cependant, une femme joua double jeu. Sa grand-mère paternelle. Natanielle n’acceptait pas les pensées de son fils. Ni sur la façon d’éduquer sa fille, ni sur le point des sang-pur. Donc, en secret, elle avait elle-même décidée d’inculquer des notions à sa petite-fille. Au risque de se faire découvrir! Par chance, ce ne fut jamais le cas. Titubant vers un lampadaire, la belle s’appuya contre ce dernier. Les étourdissements revenaient et repartaient comme les vagues d’un océan. Ses paupières s’alourdirent graduellement et bientôt, son corps glissa, se retrouvant en position assise dans la neige. Peut-être qu’elle s’était surestimée en disant qu’elle allait parfaitement bien. Quelle honte qu’il la voit ainsi.

" J’ai apportée mon balais. Je ne suis pas si stupide. Je ne sors jamais sans préparer un bon plan de retour. Les directeurs de l’école ne s’imaginent même pas combien de fois je suis sorti du château. "

Une rebelle? Il est vrai que la plupart du temps, elle devait s’éclipser pour des raisons…hurm…familiales? Hors ce soir, ce serait la dernière fois! Plus jamais elle ne céderait devant les caprices de son père! La demoiselle glissa une main dans ses cheveux et caressa sa nuque l’air épuisée. Voler dans cet état ne serait pas judicieux et ça, elle le savait. Mais, comment retourner jusqu’à Pré-Au-Lard dans ce cas? Il fallait absolument qu’elle rejoigne son lit avant le matin.

" Pour les détraqueurs, je ne m’inquiète pas. Ils sont sous l’ordre de Voldemort. Donc moi, qui suis la fille d’un fidèle partisan, je peux passer sans problème devant eux. Ils ne sont pas supposés m’attaquer. Mais bon, au cas où je n’aurais pas de chance, je n’aurai qu’à faire un sortilège du Patronum. "

Son manque d’inquiétude reflétait pratiquement de l’inconscience. Se souciait-elle aussi peu de son bien-être? Quelle jeune femme mystérieuse. Son aura mélancolique renfermait une multitude de secrets. Elle les cachait bien loin au fond de son cœur. Personne ne devait connaître son côté humain. Du moins, pour le moment. Bon! Elle n’avait aucun autre choix. Elle devrait se rendre en balai. Sa baguette en bois de cerisier levé, elle murmura la formule d’attraction qu’elle souhaitait exercer. Une fois fait, un splendide Éclair de Feu s’envola vers eux. Agrippant le bâton en bois, elle se servit de celui-ci comme appuie pour se relever. Un pressentiment négatif s’imbiba en elle. Une chute en balai ne devait pas être très agréable.

" Transplaner à Pré-Au-Lard est dangereux depuis peu. Je n’ose pas le faire. Comme je ne suis pas supposée être dehors, j’évite de bondir n’importe où. Je me rendrai par la voie des airs. Je pense m’y rendre en un seul morceau…"

Prête à chevaucher son balai, son regard gris évoqua de l’hésitation. L’air songeur, elle prit un petit objet caché dans les pans de sa cape noire…Pourquoi pas? Laissant son balai de côté une fraction de seconde, elle rejoins le rouquin et lui tendit un collier. Simple, pas trop voyant et discret.

"Caresse la pierre noire et elle t’indiquera le chemin à suivre pour me retrouver. Mon grand-père l’a fabriqué pour moi. Il ne reconnaît que mon Aura. Il s’en servait lorsqu’il me gardait. J’en aie donc héritée lorsqu’il est mort. Sincèrement, ça ne me sert pas à grand-chose de me trouver moi-même. En d’autres mots, si tu as besoin d’aide, tu sauras où me trouver. "

Sur ce, elle enfourcha son balai et lui adressa un petit sourire de reconnaissance. Un gage pour sa gentillesse naturelle.

Le balai ... Evidemment ! Comment avait-il pu ne pas y songer ! D'un côté, il pouvait s'en excuser : qu'est-ce qui pouvait le laisser penser qu'une fille aurait penser à prendre son balai ? Même lui n'y aurait pas penser ... Pour dire ! Non, il ne se croyait pas plus intelligent que les filles ... Il l'était ! Enfin bref x) Il commençait à être fatigué et à avoir l'impression de porter toute la misère du monde sur ses petites épaules. Il sentait ses paupiéres devenir de plus en plus lourde, mais se força à garder les yeux ouverts : de quoi aurait-il l'air, debout les yeux clos ? Pour se faire un genre de choc il se pinça, si fort qu'un cri lui échappa :

- Aïe !

Il se mit à pouffer tout seul et se reprit rapidement, écoutant ce qu'avait à lui dire la jeune fille. Apparement, elle aussi regrettait la boutique de Farces et Attrapes... Malheureusement, le souvenir qui venait de rejaillir dans l'esprit du sorcier ne lui ramenerait ni son frère, ni son magasin. La seule chose qu'il lui laissait, c'était un sentiment amer et un noeud au fond de l'estomac. Des frissons commençaient à lui couvrir les avant bras, il le sentait. Alors que la voix placide de la fuyante s'élevait pour planer jusqu'aux oreilles de George, celui-ci sembla un peu distant ... En fait, le froid avait un effet négatif sur lui. Dans ses yeux, deux vif d'or en mouvement giratoire ne cessaient d'apparaître et de disparaître. Il avait comme l'impression d'avoir reçu un sortilège de conjonctivite. Le jeune facétieux espérait voir cela s'arrêter, et vite. Heureusement, si ses yeux lui faisaient faux bonds, ce n'était pas le cas de ses oreilles ! Elle lui retransmettait mot pour mot ce que disait Charity. George eut comme l'impression qu'elle était legilimens. Il venait de penser que même le froid émis par les détraqueurs ne lui faisait pas cet effet là, et à ce moment, elle parle d'eux ! Enfin ... Elle prétendait pouvoir passer devant eux sans probléme : sacrée veinarde ! Et maintenant qu'elle le disait, il n'aurait pas pensé que son père soit un mangemort ... Ironie ? Oui ^^. Le ton léger avec lequel elle parlait d'une attaque de détraqueurs fit vaguement sourire le rouquin. Il aurait bien aimé voir ça. Même Dumbledore devait un peu craindre leurs attaques, de son vivant. Ce n'était jamais très agréable. Généralement, tant que l'on pouvait, on évitait toute provocation envers ces ... Choses. Le garçon avait une profonde aversion pour ces créatures dont le glissement lugubre et le râle effrayant éveillés vos sens en un tournemain.

- Et bien ... Vous devez avoir une sacrée réserve de bons souvenirs pour évoquer ainsi la venue des détraqueurs à votre rencontre.

Après quelques minutes, elle dit enfin quelque chose de sensé. Il était vrai que les rues de Pré au Lard étaient très incertaines et étant un endroit dont la position géographique favorisait les apparitions fréquentes de brûme, effrayantes. Il comprenait parfaitement le fait de vouloir rentrer avant la nuit tombée, mais l'entêtement de la sorcière pour emprunter la voie des airs restait de son point de vue sans objet valable. Elle avait étonnement l'air de s'être plus ou moins convenablement remise, mais si il y avait une chose dont il était sûr, c'est qu'il fallait être dans un état plus que bon pour parcourir une aussi longue distance que celle de Godric's Hollow à Poudlard. En personnage docile ( hum hum ) il n'allait pas se permettre d'insister et laissa la Poufsouffle agir comme bon lui semblait. Si elle était une voleuse habile, il n'y aurait aucun risque qu'elle tombe ... Mais si elle était dans l'équipe de Poufsouffle du temps où George était toujours au château ... Et si son niveau en vol était comparable au score de l'équipe de l'époque .... Elle s'écraserait lamentablement sur le toit de l'une des nombreuses tours du chateau. Enfin, il n'y avait plus qu'à espérait, vu le comportement bûté de la protagoniste.

Croyant qu'elle allait décoller de suite, il fut bien étonné de la voir sortir de sa cape un petit médaillon d'un noir profond. S'avançant vers lui, elle déposa le collier au creux de sa main, n'attendant plus que George le saisisse. Et c'est ce qu'il fit. D'après elle, il servait à la retrouver. Il verrait ça ... Plus tard. Répondant à son sourire par un bâillement suivit d'un rire expressif, il sortit sa baguette et retourna auprés du feu. S'abaissant avec un sourire en coin auprés de celui-ci, il tenta de ramener le plus de neige entre ses mains pour qu'en advienne une boule. Quelques secondes plus tard, des brindilles brûlées gisantes et un résultat satisfaisant entre les mains, le jeune homme se leva, pivota sur ses talons et ....

" PAAAF ! "

.... Envoya sa jolie création de neige s'écrabouiller sur la cape de la sorcière. Il éclata d'un rire spontané, l'un de ceux qui sont difficiles à contrôler une fois qu'ils ont commencés. Et pourtant, il fallait bien s'arrêter ... Resserant l'écharpe qu'il portait autour de son cou, il commença à s'éloigner, et une fois à bonne distance de l'étudiante - histoire de ne pas risquer une bataille de boule de neige - il parla.

- Dans ce cas ... Merci. Et ne t'arrête pas en chemin, pour éviter de croiser de drôles de gens. Bonne chance ... Et .... Si tu as un soucis ... Envoie un hibou de Poudlard avec simplement mon nom marqué dessus, ils sont habitués à venir m'apporter du courrier ... Ils savent toujours où me trouver. C'est peut être à cause de la nourriture pour hiboux que je garde sur moi .. Enfin, adieu, et à bientôt j'espére.

Agitant la main droite d'un geste singulier, il tourna un pan de sa cape et disparut une bonne fois pour toute, transplanant en direction de sa nouvelle demeure, qui lui semblerait une fois de plus bien vide, sans les rires constants de son jumeau si impressionable ...

» Charity's Draw