Vide.
Voilà comment je me sentais depuis maintenant un mois. Un vide si intense que parfois, il m'arrivais de m'oublier, trop distrait par mes pensées obscures et les méandres sans fin de mon angoisse refoulée. M'oublier....ne plus avoir conscience de mon corps....ne plus avoir conscience de ce qui allait arriver...parce que oui, j'avais peur. Même si j'étais bien trop fier pour l'admettre, je crevais de trouille.
Je devais repartir pour Poudlard dans quelques jours et non partir à la recherche des Horcruxes comme Dumbledore l'aurait voulu, et comme j'avais moi même prévu de faire. Cet évènement ne faisait que nourrir encore plus mon sentiment d'impuissance face a la situation, et cette envie de tout laisser tomber, d'être comme les autres, un gosse, un ado avec ses envies, ses besoins....ne pas me soucier de tout ça et laisser la place à un autre. Mais je savais, au fond, même si cette absurde et violente vérité me donnais envie de vomir, que j'étais le seul a pouvoir faire quelque chose.
Si Dumbledore avait été là, je serais allé dans son bureau, et il m'aurais réconforté. Si Dumbledore était encore là, j'aurais peut etre trouvé une force supplémentaire pour combattre....
Dumbledore....
Revenir a Poudlard et ne plus le voir, ne plus entendre son rire protécteur et son jugement terriblement indispensable...Savoir que lorsque j'aurais un soucis, je ne pourrais plus me réfugier dans son bureau comme un enfant égoiste et lui demander du secours me donnait mal à la tête. Sans lui, j'étais vulnérable. Rien qu'un ballon remplit d'eau pres a exploser devant l'aiguille qu'on lui tendait.
Je crois qu'en fait, je ne m'étais jamais senti aussi seul ...
Harry était assit sur son lit, dans la chambre miteuse de 4, Prviet Drive, les mains sur les genoux, la tête scrutant le dehors. Il semblait observer les oiseaux, acteurs inconscients d'une liberté qu'Harry avait oublié depuis longtemps. Il semblait regarder aussi ce ciel bleu dénué de toute noirceur, ces nuages blanc comme de la noix de coco, cette fausse image de la vie, qui n'était en fait qu'un rideau de belles choses pour cacher les ténèbres et l'horrible destin qu'allait subir le monde.
Il se mit a penser a ces paures Moldus, inconscients, tout comme les oiseau qu'il regardait, de ce qui les attendait peut être, s'il échouait. Il aurait eu envie de crier, de leur crier de venir combattre avec eux ! De faire quelque chose ! D'arrêter de sourire en sortant leur chien ! D'arreter de s'endormir paisiblement toute les nuits en ayant d'autres problème que celui de devoir prendre sa douche le lendemain...
Oui, il ne s'était jamais sentit aussi seul qu'aujourd'hui. Oh bien sur, il en avait connu beaucoup des situations dans lesquelles il avait eu "l'impression" de n'avoir jamais été aussi seul, mais il se rendait compte maintenant que ces impressions était erronées. Ce qu'il avait ressentit dans ces moments là, c'était DisneyLand comparé au gouffre de solitude qui le transperçait.
Bien sur, il avait des amis hors pair ! Des amis qui seraient pres a donner leurs vies pour lui....mais à aucun d'eux, il n'aurait pu dire ce qu'il ressentait. Peut etre parce qu'il n'aimait pas parler de lui. Peut etre tout simplement...n'en avait -il pas le courage.
Il se leva lentement, comme une marionette désarticulée, et se dirigea vers son armoire pour terminer de mettre ses vêtement dans sa grosse valide. En ouvrant la porte, il ne tourna pas la tête pour s'observer dans le petit miroir accroché, et se baissa pour s'emparer avec désintéret d'une pile de calecons. Le miroir, ça faisait longtemps qu'il l'évitait....Mais s'il avait tourné la tête, il y aurait vu un jeunne homme, terrorisé et déséspéré. Il aurait pu voir ses yeux, rougis par le manque de sommeil, ses cheveux, éternellement emmelés et son teint pâle à faire frémir les morts...
Pourquoi tout se passait toujours de façon si tragique ? Il n'en pouvait plus de voir tous ces gens mourir pour lui. Il ne supportait plus de penser à qui serait le prochain sur cette liste morbide ! Il voulait que ça s'arrête et reprendre une vie normale, mais en jetant la pile de sous vêtement dans sa valise, il se dit que c'était bien impossible. Condamné a un sort funeste, il retourna s'asseoir a son bureau cette fois, et sortit d'un tiroir des lettres de ses amis... Il avait eu ce besoin inextricable de les relire, de se donner du courage. Puis il tomba sur une lettre de Ginny...et une larme coula imperceptiblement le long de sa joue pour venir mourir sur son col de chemise.
Ginny....encore une personne qu'il avait laissé derrière. Mais il avait été obligé. Il l'aimait. Il l'aimait a s'en décrocher les tripe et le coeur tant à sa simple pensée son coeur battait comme un dingue. Ses longs cheveux roux....ses grands yeux bleus....sa patience...sa rudesse....sa féminité cachée que seul Harry avait fait se dévoillée...son impulsivité....sa pertinence...son côté femme enfant refoulé qu'il affectionnait particulièrement...son humour....tout ce qui faisait que Ginny était unique. Il ferma les yeux et se l'imagina, debout face à lui, un sourire immense sur les lèvres, et sa bouche, sans qu'il en s'en aperçoive, fit de même. Dans son estomac, une impression de tomber d'un immeuble de 15 étages, et dans son coeur, un souffle nouveau.... Il allait y arriver!
Avec Ginny, Hermione, Ron et les autres a ses côtés, il y arriverait !
Il rangea soigneusement les lettres dans la valise, et se remit au travail. Il partait dans quelques jours pour mettre en jeu le monde et l'histoire, il ne voulait pas être en retard....
Avec cette force qu'est l'amour, l'amitié et la foi, il parviendrait a surmonter tout les obstacles qui se dresseront sur sa route. Malfoy, Rogue, les mangemorts.....et leur Lord.
Grace à l'amour, il se sentait capable de soulever des montagnes...